Bouffe à Verdun

Verdun est un quartier qui s'épanouit. S'il y a quelques années on en parlait un peu avec mépris, de nombreux restos, cafés et boutiques sympathiques revitalisent le quartier et le rendent attrayant. Suite à quelques lectures au gré de mes errances sur Internet, j'ai décidé d'aller explorer quelques adresses qui semblaient pleines de potentiel avec Alexia, qui réside dans ce coin.

On a débuté notre tournée au café Baobab; celui-ci sert notamment des cafés équitables, et a une grande sélection de smoothies et viennoiseries en tous genres, ainsi que des sandwiches. J'ai évidemment commencé par un café au lait, qui m'est arrivé étagé, avec beaucoup de mousse. Un café un petit peu trop doux à mon goût -rappelons que j'aime vraiment que le goût amer du café soit très présent- mais quand même assez goûteux pour être agréable -son intérêt n'était pas uniquement dans la magnifique présentation. 

J'ai choisi un bagel au jambon, fromage et oeuf aux fines herbes; j'avais opté pour ajouter une pointe de moutarde à tout ça, et on m'a servi une belle quantité de moutarde ancienne qui m'est montée au nez plusieurs fois (ce qui était plutôt drôle à voir j'imagine, ça donne une face comme lorsqu'on s'apprête à éternuer, mais avec des larmes aux yeux en bonus). Je conseille donc un mélange mayo-moutarde la prochaine fois :P

Alexia s'est laissée tenter par un sandwich au fromage de chèvre dans un pain aux olives; verdict : très bon - et regardez la quantité généreuse de fromage !!

Le café a une ambiance sympathique, propice à discuter tranquillement, voire à lire ou à travailler sur son ordi. On s'y est vraiment senties bien, prêtes à oublier le temps qui s'écoule. (un peu trop littéraire comme formulation, mais tellement vraie!)

Et quand on a finalement le courage de s'en extraire, on peut choisir de repartir avec un sac de café ou une bonne tranche de gâteau.

À quelques pas de là se trouve la maison de thé Cha noir.

Celle-ci offre une grande sélection de thés, à emporter ou à déguster sur place, ainsi que quelques douceurs et une grande variété de théières.

J'ai pris un thé blanc, et Alexia a essayé leur nouveau smoothie au lait de coco; on a accompagné ça d'un financier -un chacune, évidemment, ça se mange si facilement...

On a beaucoup aimé l’accueil et la gentillesse du personnel, et l'atmosphère feutrée qui faisait contraste avec l'animation et le soleil éclatant à l'extérieur.

Pour finaliser cette exploration, on est allées à la fromagerie Copette. Ceux-ci ont une chouette sélection de fromages; ils les connaissent par cœur, et vont savoir vous guider et vous faire goûter pour que vous trouviez exactement ce qu'il vous fallait. Une vaste sélection de pains de chez Arhoma vient idéalement compléter vos achats de fromage. On les sent passionnés et à la fois vraiment relax; ça donnait juste envie de discuter pains et fromages avec les employés par-dessus le comptoir. Une super adresse !

Et comme on n'a pas épuisé notre liste d'adresses, on pourrait réitérer l'expérience "journée gourmande à Verdun" prochainement...

Un magazine contre l'itinérance

18 ans ! Le bel âge :) Le magazine L'Itinéraire existe déjà depuis tout ce temps-là, une existence déjà mouvementée mais avec encore plein de belles choses à venir.

Il a démarré avec la plus belle idée qui soit : fournir du travail aux gens de la rue. Ceux-ci réalisent la distribution; ils achètent le magazine 1,50 $ et le revendent à 3 $... mais rien ne vous empêche de donner un peu plus, d'autant que les articles sont vraiment bons, réalisés par des journalistes professionnels qui peuvent aider les camelots qui désirent également écrire dans le magazine - il y a une tribune spéciale pour qu'ils s'expriment. Les articles permettent notamment de mieux comprendre le phénomène de l'itinérance, mais traite aussi de sujets variés : maladie mentale, environnement, culture, etc. Les camelots sont généralement prêts à en discuter avec vous et sont super sympathiques; j'ai acheté mon premier exemplaire au camelot près de mon épicerie habituelle, et on a échangés sur certains problèmes de société. Cependant, j'ai acheté le numéro suivant à celui du marché Jean-Talon, parce qu'il dansait pour faire sourire les gens tout en leur présentant le magazine. En outre, on peut acheter sur le site Web de l'Itinéraire des cartes-repas, à distribuer aux itinérants pour leur permettre de manger dans les restaurants désignés, et ainsi les aider à pouvoir se nourrir d'un repas chaud dans un environnement accueillant.
Le magazine paraît toutes les 2 semaines et est publié en 15 000 exemplaires. Avez-vous acheté le vôtre ?

Poutine exotique

La poutine, c'est LE plat québécois.

Quand je suis arrivée ici il y a quelques années, je me suis intéressée à la nourriture "traditionnelle" très vite. À ma question "quels sont les plats typiquement québécois ?" on me répondait assez spontanément "La poutine !" Par contre, sachant que je suis française, certains démontraient ensuite une petite gêne... "Sauf que c'est une sorte de junk food, pas comme ce que vous avez en France."

Il y avait ensuite la phase de description, parce que moi j'avais pas fait mes devoirs, et je savais pas grand-chose du Québec avant d'arriver... Alors on me disait, c'est des frites avec de la sauce brune et du fromage qui fait schkouik-schkouik. J'ignorais ce qu'est de la "sauce brune"; et je savais pas que le fromage pouvait faire du bruit (et particulièrement schkouik-schkouik)...

 

Depuis, j'ai goûté un certain nombre de poutines, généralement traditionnelles (les frites avec de la sauce brune etc...) mais également des variations intéressantes (celle à la guacamole de La Banquise !! J'en ai pas encore parlé ?!?) Récemment on m'a fait découvrir la poutine au curry; autant celle au foie gras ne m'a pas surprise (je parle du concept en lui-même, car je ne l'ai pas encore goûtée celle-là... hum, erreur à corriger très prochainement !!), mais l'idée d'en faire au curry ne m'était jamais venue. Je devais donc y aller.

On a pris la poutine au curry, tout simplement (ni poulet, ni crevettes). Le fromage est frais, parsemé de coriandre, et la sauce est pas mal épicée. L'ensemble est vraiment bon !

On l'a accompagnée d'un thali avec poulet au beurre pas mal moins réussi car un peu fade.

Au fait, tout ça se passe au "Chef Guru", où vous trouverez aussi du fish&chips au masala et des lassis. Un petit resto sans prétention, qui offre de bons petits plats à prix doux.

Anatomie de la ferme

J'ai une passion que je bride un peu (parfois), parce qu'elle me coûterait vraiment cher sinon... j'aime vraiment ça, acheter des beaux livres.

J'ai toujours aimé les livres neufs. Comme je suis la 3ème de la famille, la plupart des livres m'arrivaient un peu écornés, la tranche déjà assouplie, avec une odeur familière... Qu'est-ce que j'aimais ça, quand j'avais la chance de recevoir un livre neuf ! Être la première à l'ouvrir, humer l'odeur du papier, se dire qu'il est bien à soi et qu'on peut en faire ce qu'on veut... J'ai toujours lu énormément et consacré une place spéciale au livre : ça se respecte.

Les livres de bibliothèque aux pages manquantes, jaunes, pliées, les marques de crayon surlignant des passages entiers, ça m'horripilait, et ça guidait même parfois mon choix : s'il y avait 2 exemplaires d'un même livre, je visais le plus beau, le plus neuf.

Je suis vraiment snob.

Pour en revenir au sujet initial, j'ai acheté un beau livre, dont je vais bien m'occuper pour qu'il semble neuf le plus longtemps possible, évidemment. Ça s'appelle "Farm Anatomy", de Julia Rothman, une illustratrice new-yorkaise dont j'aime vraiment le style.

Elle-même a été élevée en ville, mais son mari a vécu dans une ferme, et elle a cherché à en savoir plus sur le sujet, que ce soit au niveau des différents toits qu'on peut ériger, les bâtiments qu'on trouve sur une ferme, comment prévoir le temps d'après les nuages,...

Il y a ensuite une grande section de conseils sur les plantes, avec des recettes comme celle du gâteau aux carottes ou des pancakes au sarrasin...

Un chapitre intéressant montre les différentes parties de chaque animal, du bœuf au lapin en passant par les abeilles. On apprend aussi comment tondre un mouton, découper un poulet et traire une vache. Le livre finit sur le tricot et la couture, et donne envie de commencer dès qu'on le ferme à faire des bocaux de haricots.

 

Au final, 200 pages d'infos ludiques et intéressantes :)

Disponible chez Amazon.

Un peu de Texas en ville

Suite à une visite qui s'est prolongée chez mon amie Marilyn, alors que je ne pensais que passer avec mon amoureux, on a eu faim et elle a suggéré d'essayer le restaurant IceHouse.
Marilyn, elle adore manger, bien manger, d'ailleurs je devrais lui demander conseil plus souvent. D'après les critiques qu'elle avait lu, ça semblait être une sorte de "junk food" tex-mex, mais plus recherché. Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre.

On s'est d'abord laissés tenter par la limonade au bourbon, que j'ai adorée; un peu forte, donc surprenante lors des premières gorgées, mais vraiment bonne, et servie généreusement.

On a commandé une série de plusieurs plats à se partager, afin de pouvoir goûter un maximum de choses différentes. À noter que les plats arrivent dans des boîtes en carton, et que de nombreux distributeurs de serviettes tenteront de vous aider à gérer la sauce qui aura coulé abondamment sur vos doigts...

Le premier qu'on voulait absolument essayer, c'était le burrito au homard. Il comprend aussi du maïs et des haricots noirs, et c'est vraiment bon !! -- surtout quand on tombe sur un gros morceau de homard :)

On s'était aussi laissés tenter par le taco aux short ribs et sauce teriyaki, avec une petite touche de coriandre sur le dessus :

Enfin, pour varier les plaisirs, le taco au red fish avec une petite mayo épicée, qui s'est révélé mon plat préféré (pour peu qu'on puisse vraiment dire que j'en ai préféré un...) :

On a aussi goûté les frites, et les ailes de poulet. Comme on n'avait plus faim après tout ça on n'a pas goûté les desserts - il paraît que les biscuits sont à essayer absolument. Ce n'est qu'au moment de payer que j'ai repéré le lapin à cornes, et je le trouve très réussi; comme tout le reste. ;)

Prix : 20 $ le burrito au homard, environ 10 $ les tacos, avant taxes et pourboire.

5 à 7 "vicieux"

Le Vices & Versa s'affirme comme un bistro du terroir, et il remplit pleinement sa mission : sa carte comprend une foule d'alcools québécois, et la "boustifaille" proposée pour accompagner tout ça fait la part belle aux fromages d'ici. Les murs sont ornés de peinture (d'artistes d'ici), et ils organisent parfois des évènements (avec des artistes d'ici).
J'ai habité, durant quelques mois, si près que je ne m'y rendais même pas en vélo, mais à pied. Je l'ai ainsi fait découvrir à pas mal de monde pour qui sortir signifiait forcément aller au centre-ville ou sur le Plateau.
La semaine passée, on s'y est rendus entre collègues pour un 5 à 7 - l'équivalent québécois de l'apéro.

Malgré un choix impressionnant de bières de microbrasseries québécoises, j'ai choisi l'hydromel aux framboises, sucré à souhait, vraiment gourmand, provenant d'un verger de Mirabel, Intermiel.

Pour grignoter, la carte comprend notamment un plateau de "vices" : une sélection de 3 à 7 fromages et pâtés, à choisir selon l'humeur -ou ce qu'on a dans son verre. Nous, on a carrément pris les 7 vices ! Il y a 5 fromages et 2 pâtés, accompagnés d'amandes, d'olives, de quelques confits, et d'une quantité généreuse de pain.

Les pâté de foie sont au poivre rose et aux fines herbes; les fromages sont : un bouton de culotte (chèvre frais), du El Niño vinifié, du Jersey du fjord, du Sirocco (un type de morbier), et mon préféré : la Brise des vignerons, de type camembert.

On a aussi goûté à la pizza à la viande fumée; le goût rappelait un peu celui de la tarte flambée : c'était excellent !!

Prix : 19 $ le plateau de 7 vices; 4,25 $ pour une bière, environ 6 $ pour un cidre ou hydromel, avant pourboire.

Hautement recommandé pour les 5 à 7 et les soirées entre amis !!! Voici un aperçu de ce qui peut vous attendre côté bières... un choix vraiment large et intéressant !

Brunch de filles dans HoMa

2014 : le bistro a fermé, mais vous pouvez passer à la Station InVivo au parc olympique, qui est également une coop de travail.

Je ne m'en cache pas : en tant que résidente du Plateau, je sors plus souvent près de chez moi. J'ai beau dire que j'aime Montréal, j'y ai mes coins favoris, et certains quartiers sont sous-représentés dans mon blogue. Pour me sortir loin de chez moi, ça me prend une bonne raison. Par exemple, bruncher avec 2 amies qui ont récemment acquis un condo dans Hochelaga. Pas ensemble, mais chacune avec son chum. Bref, on a décidé que ça prenait une visite gourmande dans leur quartier (et même d'autres sont en vue... il y a un tas de places sympas là-bas !) On a opté pour le bistro In Vivo.

Il s'agit d'une coopérative de travail, dont le site Web explique que "Le nom usuel de la coopérative est In Vivo avec en sous-titre Bistro culturel engagé." Entre la présence d'une scène pour les concerts, les tableaux aux murs, la présence de bières de microbrasseries québécoises sur la carte, on n'a pas de mal à croire, dès qu'on y entre, à la vocation du lieu de s'impliquer au niveau local.

Pour commencer, on nous a offert des petites douceurs. Ça a l'air énorme sur la photo, mais ce sont vraiment des bouchées (des bébés muffins aux fruits rouges, disons :P ).

On s'est gâtées avec de bons latte avec une mousse onctueuse.

Tous les brunchs sont accompagnés de patates poêlées et d'une coupe de fruits frais. Je me suis décidée pour le pain doré, réalisé à partir de panettone, cette délicieuse brioche italienne aux raisins secs, et servi avec des pommes et des noix. Copieux et savoureux.

Pour Isabelle c'était la crêpe fruits rouges et chocolat, ainsi qu'un généreux shooter de sirop d'érable, et apparemment c'était drôlement bon (j'avais failli choisir ça d'ailleurs).

Seule Nathalie a opté pour du salé : un grilled-cheese au fromage de chèvre et jambon réalisé dans un pain érable-pacanes-canneberges. (ça aussi j'ai pensé à le choisir)

Le petit détail mignon : les bouteilles avec leur logo.

Prix : 11-13 $ avant taxes et pourboire pour les assiettes brunch présentées ici. Il est conseillé de revenir pour les bières :)

Des gnocchis pour égayer son lundi

Le lundi c'est souvent un jour grincheux, où c'est pas toujours facile d'avoir des idées sympathiques pour le souper. Alors faire des gnocchis, c'est parfait : c'est assez rapide, un peu différent, et les possibilités de variations sont infinies.

Pour commencer, on épluche 4 patates, qu'on fait bouillir.

On en fait ensuite une belle purée.

On ajoute 1 œuf, et de la farine à volonté jusqu'à obtenir une pâte souple. Pour indication, il est nécessaire d'utiliser environ le même volume de farine que celui de la purée. Au bout d'un moment, c'est inévitable : on lâche la cuillère ou la spatule et on fait ça joyeusement à la main.

On roule ensuite de longs boudins sur un plan de travail fariné pour éviter que ça colle.

Il n'y a plus qu'à couper en petits morceaux de la taille que vous désirez; attention, si vous utilisez de la farine complète, c'est plus long à cuire. Pour éviter que le cœur des gnocchis soit trop pâteux, limitez-en les dimensions.

On peut aussi faire des motifs à la fourchette pour faire joli :)

Après on n'a plus qu'à les jeter dans l'eau bouillante; en cuisant, ils remontent à la surface.

Je les fais ensuite toujours revenir à la poêle avec un peu de beurre... il n'y a plus qu'à servir avec une bonne sauce, ici avec des dés de poulet et de la sauce tomate.

Bon appétit !!