mardi 29 janvier 2013

La folie des burgers

Quand deux amis aiment les burgers, ça peut mener à des créations originales et étonnantes. Le concept : "Chaque vendredi, 1h30 pour trouver un concept, faire les courses, cuisiner, digérer et la recette tu peux te la carrer où je pense." Fat and Furious burger, ou un blog de burger porn...

"C’est pour qui celle-là Burger"
Malgré l'appellation "fat and furious", certains semblent plutôt santé, comme celui-ci (pour filles?) : "Bun doré au jaune d’œuf. Dos de cabillaud. Lamelles de carottes. Brocolis. Amandes entières. Amandes concassées. Fenouil. Huile d’olive. Jus de citron. Sel et poivre." Miam.

"Santa Fat Burger"
Le burger de Noël (dont on peut aussi voir une version emballée) un peu plus riche avec son étage épais de foie gras, est festif et semble goûteux à souhait... à s'offrir une fois par an seulement cependant !

"Le Ravens Burger"
Dernier que je vous présente ici, le Ravens burger, qui vient avec son plateau de jeu téléchargeable -un par joueur; le premier qui atteint le centre peut manger le burger en premier -mais s'il a parcouru le plateau trop vite, il aura probablement moins d'ingrédients !

Autant de créativité entre deux tranches de pain, ça donne envie de s'y mettre... et vous, avez-vous des recettes de burgers démentes ?

mercredi 23 janvier 2013

Poulet au vin jaune et aux morilles

Le vin jaune est une merveille provenant de ma région natale, la Franche-Comté. Un vin doré, légèrement sirupeux, vieilli 6 ans et 3 mois en fût de chêne, ce qui lui confère une variété d'arômes incroyable. Toute une découverte lors de chaque gorgée.
Il se présente dans une bouteille particulière, appelée le clavelin, qui contient 62 cl exactement. Ce volume correspond à la quantité de vin restant au bout de 6 ans lorsqu'on part d'un litre de jus de raisin; en effet, dans la production du vin jaune, on ne réalise pas d'ouillage (remplissage régulier des fûs pour compenser l'évaporation). Celui-ci sert habituellement à éviter l'oxydation du vin, mais dans le cas du vin jaune, on laisse ce boulot-là à un un voile de levure qui le protège -et contribue à lui donner son goût particulier.

Un seul point noir : le prix. Comptez pour 50 $ à la SAQ. Ça ressemble pas mal à ça en France : 30 euros la bouteille en général. (plus de 6 ans de vieillissement, ça se paye !) Vous pouvez remplacer ça, dans les recettes, par un vin blanc à base de savagnin (en gros, le même vin mais moins vieilli, puisque le vin jaune contient exclusivement ce cépage-là). Mais si vous goûtez un jour du vin jaune, vous en conviendrez : c'est pas du tout pareil. 6 ans de vieillissement, c'est juste irremplaçable.


La Franche-Comté est une région traditionnellement agricole; des nombreux élevages de vaches sortent des fromages savoureux (dont le Comté, mon fromage préféré, et c'est nullement du chauvinisme...) et différentes charcuteries; certaines viandes sont fumées dans les tuyés, une haute cheminée dans laquelle s'alignent différentes saucisses, par exemple celle de Morteau, qui a récolté récemment une appellation géographique contrôlée : contrairement aux "champignons de Paris" qui peuvent être cultivés en Pologne, la saucisse de Morteau est obligatoirement fabriquée en Franche-Comté.

On retrouve également dans les plats traditionnels des champignons, dont la délicieuse morille.Un plat traditionnel du coin est le coq aux morilles et au vin jaune; j'en ai fait une version au poulet; d'autres versions existent, comme à partir d'une poularde de Bresse. Bref, prenez une volaille que vous aimez.


Pour les morilles, une entreprise d'ici, Morille Québec, en produit des sèches de très bonne qualité. J'en ai trouvé sur Mont-Royal, Aux folies en vrac. Probablement la seule personne à chercher des morilles un 24 décembre 1 heure avant la fermeture des magasins (oui, j'ai fait la recette pour Noël d'abord, puis je l'ai refaite qq jours plus tard, plus light -avec juste des haricots vapeur saupoudrés de fleur de sel).

J'ai suivi une recette qui me tentait plus que d'autres -allez savoir pourquoi. J'ai acheté 2 cuisses avec leurs hauts de cuisse, que j'ai découpées en 2 et légèrement salées. On les fait dorer dans l'huile, tout en colorant en même temps quelques oignons. On peut alors verser 1/2 bouteille de vin jaune, et on laisse mijoter 1/2 heure; on ajoute alors 1/2 tasse de crème, et on laisse encore mijoter doucement 20 minutes. On peut alors filtrer la sauce et réserver le poulet.
On débute la réhydratation des morilles en les recouvrant d'eau chaude. Pour la sauce, ça débute comme une béchamel, avec un petit roux : faites fondre un gros cube de beurre et ajoutez-y une cuillerée de farine. Délayez progressivement en ajoutant, une à la fois, des cuillerées de la sauce au vin jaune filtrée. On peut alors ajouter les morilles, ainsi que 2 jaunes d'oeuf préalablement battus, qui vont légèrement épaissir la sauce. Servez et dégustez!!


Si je vous présente ici une version moins copieuse avec juste des haricots, j'ai vu un tas de recettes qui servent ça avec du riz. Moi je pense que des patates, c'est bien mieux, notamment parce que là-bas on surnomme le département voisin "la Haute-Patate" (la Haute-Saône de son vrai nom). Certains disent que c'est parce que c'est exclusivement agricole là-bas et qu'ils sont pas très intelligents; d'autres, parce qu'ils conduisent mal. Tout ceci n'est pas très gentil, mais ils ont de l'humour, et ont créé la fête de la patate. En plus, vous trouverez ici deux autres explications possibles à ce surnom, pas mal moins insultantes.

Bon appétit !

lundi 21 janvier 2013

El rey del taco

Bien qu'il se soit autoproclamé comme tel, le roi du taco mérite certainement son nom. Après plusieurs visites dont je suis repartie systématiquement l'estomac plein et les papilles comblées (et le portefeuille délesté de bien peu), j'envisage de continuer à visiter jusqu'à avoir fait le tour de la carte... et même après.


Le mobilier simple, les couleurs éclatantes, la décoration, tout évoque le Mexique... jusqu'aux serveurs, tout sud-américains et très chaleureux. Le restaurant fait aussi office de boutique : on peut acheter un tas de produits pour cuisiner mexicain à la maison.


J'ai remarqué pour la première fois un drôle de plat sur la carte; ne me sentant pas aventureuse ce jour-là, je ne l'ai pas commandé, quoiqu'il serait drôle de tenter de deviner quels sont les "ingrédients secrets"... et d'avoir ensuite peut-être de drôles de surprises si on parvient à faire parler les serveurs quant à la nature desdits ingrédients ?


J'ai choisi les quesadillas au fromage accompagné de guacamole; cette dernière était très froide, ce qui tranchait beaucoup avec les quesadillas, mais elle était excellente -très chargée en coriandre, juste comme je l'aime...


Ayant déjà essayé les tacos au porc (incroyables, avec une viande très tendre) et au boeuf (très bons), j'ai opté cette fois-ci pour l'agneau.


La viande, tendre, s'effiloche sous le moindre coup de fourchette; de nombreux quartiers de lime permettent de compléter l'assaisonnement à votre goût (vous pouvez en demander gratuitement d'en avoir plus). C'est parfaitement épicé, juste assez pour piquer un peu tout en laissant largement la place aux saveurs de la viande et de la coriandre.


Lors d'une précédente visite, j'avais goûté une sorte de soda mexicain violet fait à base de maïs; il ressemblait beaucoup à la limonade du Madre, en une version plus sucrée -quoique moins sucré qu'un soda commercial. Je recommande !

Au fait, vous pouvez même acheter des piñatas !


Prix : 4 $ les quesadillas, 6 $ avec guacamole; 9 $ les tacos (porc, agneau, langue de boeuf, ...) avant taxes et pourboire.

jeudi 17 janvier 2013

De la bouffe et des hommes

Marije Vogelzang s'intéresse aux êtres humains; dans son travail, la nourriture est omniprésente, et pourtant, elle est plus ou moins secondaire, en ce qu'elle est seulement là en tant que moyen d'échange entre personnes. De l'art ludique et rassembleur, qui mène à des réflexions intéressantes sur les interactions humaines, entre eux mais aussi avec leur environnement.



Dans son projet "Sharing diner", l'artiste hollandaise a organisé un repas dans une ambiance intime, où la nappe, suspendue dans les airs, est fendue à intervalles réguliers; les participants passant leur tête à travers ces fentes se retrouvent plus connectés : d'abord, ils semblent être ensemble dans un espace plus réduit. De plus, si l'un d'eux fait un mouvement qui tire un peu sur la nappe, les autres le ressentent.


La nourriture elle-même jouait un rôle, dans ce sens que les assiettes ne contenaient pas l'intégralité des plats, mais uniquement les différents éléments. Les personnes devaient donc s'échanger de la nourriture pour que chacun puisse recréer le menu prévu. Devant le succès du premier repas en Hollande, l'expérience a été réitérée à Tokyo, où les participants ont tout autant aimé jouer ainsi ensemble.

Dans "Faked meat", la viande et le poisson sont réinterprétés, en réaction aux substituts qu'on retrouve de plus en plus dans les supermarchés (genre "poulet sans viande" - une appellation qui m'avait épatée -dans le sens négatif du terme- la première fois que j'avais vu cela). Marije Vogelzang joue avec la nourriture, si bien qu'on ne sait plus vraiment ce qu'on regarde...


Un tas d'autres projets me touchent, comme l'atelier de fromage frais ou encore la réflexion sur les possibilités qu'on a lorsqu'on décide d'être "locavore" en ville... Allez faire un tour sur son site, vous ne le regretterez pas.

mercredi 9 janvier 2013

Brioches-bonhommes

Après les bredele, voici les manalas. Un mot qui sonne tout aussi drôle, pour une douceur qui se mange aussi toute l'année -et malheureusement aussi, encore plus spécifiquement lors de la St-Nicolas, le 6 décembre. Je vous offre donc encore une recette un peu en retard, quoiqu'elle sera ainsi dans les annales pour l'an prochain; et surtout, comme c'est vraiment bon, on peut aussi la faire à tout moment, en donnant la forme qu'on veut à ce délicieux petit pain au lait. En lisant sur les manalas, j'ai d'ailleurs appris que dans mon coin (en Franche-Comté, au sud de l'Alsace), ils existent aussi sous l'appellation "Jean-Bonhomme".


Comme il s'agit d'une recette à base de levure, pensez à vérifier cette dernière : si elle n'est plus active, les pains ne lèveront pas, et ça sera forcément moins bon... Mettez quelques centimètres d'eau dans un verre et un bol et vérifiez-en la température du bout du petit doigt : elle doit être chaude et agréable, c'est-à-dire à la même température que votre corps. Vous pouvez alors y ajouter une demi-cuillerée de levure. Si elle est encore active, elle va, en 10 à 15 minutes, commencer à mousser. S'il n'y a aucun changement et que vous avez juste une soupe chaude de levure diluée, évitez de l'utilisez : vos manalas seront plus plats et moins moelleux.


J'ai suivi une recette... parisienne. :P Je vous la retranscris ici avec les volumes; elle permet d'obtenir 5 manalas... n'hésitez donc pas à la doubler ! : 

250g de farine (1 tasse 1/4)
100g de lait (entre 1/3 et 1/2 tasse)
1 oeuf
1/4 cc de sel (cuillère à café ou à thé)
50g de beurre fondu (1/4 tasse)
8 g de levure de boulanger déshydratée (1 sachet)
40g de sucre (3 cuillères à soupe ou à table)

À partir de là, mélangez tout, laissez lever une heure, puis formez vos 5 bonhommes. Je forme des ovales de pâte, je découpe les bras et les jambes aux ciseaux et je les écarte du corps; je tire et je vrille un peu l'extrémité pour former un semblant de tête. On peut ensuite décorer avec du chocolat ou des raisins, puis on cuit à 180°C ou 350°F pendant 10 à 15 minutes... et on tente de ne pas en engloutir 3 dès la sortie du four.


Évidemment vous pouvez aussi simplement en faire des petites boules ou toute autre forme qui vous tente, ou encore ajouter des pépites de chocolat directement dans la pâte. Évitez de les manipuler dès la sortie du four, ils risquent de se fissurer (voir mon bonhomme de gauche...) Bon appétit, et amusez-vous !

jeudi 3 janvier 2013

Une soirée à l'izakaya

Les izakayas sont l'équivalent japonais du bistro où on se retrouve le soir avec amis ou collègues pour se détendre. J'en avais visité un minuscule à Tokyo entre de la station de métro Nishi-shinjuku-gochome et la rivière, où il y avait peut-être 7 ou 8 places au bar, et c'est tout. 


Au menu, un tas de plats marinés, dont le plus mémorable était la racine de lotus. Courgette, soja, patate, moelle, lanières d'algues... Les plats étaient de style tapas : petits mais présentant un grand nombre de saveurs différentes, ce qui permet de goûter à un tas de choses même avec un budget réduit.


Kazu est un tout petit restaurant qu'on voulait essayer depuis longtemps; d'ailleurs, si on est allées chez Imadake d'abord, c'est parce que Kazu était fermé pour rénovations ce jour-là. Il pourrait facilement passer inaperçu, si ce n'était la file d'attente qui se forme devant, même les soirs de semaine. C'est que les amateurs de bonne bouffe se passent le tuyau : l'attente vaut le coup !


Outre la carte, il y a un tas d'autres plats écrits à la main sur des feuilles scotchées au mur; devant l'abondance de plats, on fait un choix cruel, sachant déjà qu'on devra revenir : le tofu maison n'est servi que le dimanche ! On a commencé par les brochettes de pieuvre. Tendres et juteuses, avec une petite sauce sucrée-salée totalement délicieuse.


Un pajeon (crêpe d'origine plutôt coréenne) aux crevettes a suivi, avec une empilade généreuse de salade et de copeaux de poisson. Un plat à la fois bon et réconfortant.


Le porc mariné 48 heures avait attiré mon attention dès que je l'avais vu sur la carte; tendre et plein de saveurs, déposé sur un lit de riz blanc. À nouveau, un bel équilibre sucré-salé, et les oignons jaunes qui l'accompagnent, également marinés 48 heures, étaient mémorables !


Les boulettes de poulet, moelleuses et savoureuses, n'ont cependant pas fait l'unanimité, probablement parce qu'Alexia est tombée en plein sur les épices qui sont saupoudrées dessus -et là, même pour elle, c'était un peu fort. L'intérieur de la boulette est tendre et on est tenté d'en recommander, parce que 3 boulettes ça se mange vite, même quand on tente de les savourer au maximum. 


Installées au bar, on pouvait observer la réalisation des plats; comme l'endroit est très achalandé (on avait nous-mêmes attendu plus d'une demi-heure avant de pouvoir entrer) on a commandé un dessert, moitié par gourmandise et moitié pour justifier une prolongation de notre présence.


Kazu offre quelques crèmes glacées; j'ai pris à la prune et Alexia au thé vert. Au final, il s'agit d'une bonne crème molle à la vanille, sur laquelle ils ajoutent l'élément parfumant, dans notre cas un sirop à la prune et de la poudre de matcha. Une façon sympathique de finir le repas.


En conclusion, un repas excellent, une ambiance sympathique où, malgré l’exiguïté, le niveau sonore permet de s'entendre sans toutefois craindre d'être entendu par ses voisins; je n'ai pas trouvé les odeurs de cuisine dérangeantes -par contre il doit y faire pas mal chaud l'été. En tout cas, on sait qu'on va y retourner, pour le tofu bien sûr, mais pas seulement : ce restaurant mérite une visite régulière.

Prix : 5 à 20 $ selon le plat. Le repas pour 2 présenté ici a coûté 55 $ après taxes et pourboire.