vendredi 20 février 2015

Les îles maltaises : errances d'est en ouest

Malte regorge de beautés naturelles et architecturales; on aurait pu y aller 2 semaines pour faire le tour de tout ce qu'on avait repéré et qui nous tentait. On avait entre autres pensé voir des sites mégalithiques, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO; également, j'avais très envie de voir l'Hypogée Ħal Saflieni, lui aussi inscrit au patrimoine mondial. Mais les entrées sont soumises à un quota, et il n'y avait des billets disponibles (achetables en ligne) qu'à partir de 2 mois après mon retour au Canada.


En 2 journées, on a visité quelques sites entre La Valette et l'ouest de l'île, réalisant un trajet quasi rectiligne. On a d'abord cherché à voir l'aqueduc Wignacourt. On avait lu des conseils sur des blogues de voyageurs; l'aqueduc est assez long mais les plus beaux segments sont dans le coin de Birkirkara. On a pris un bus qui allait jusqu'à un arrêt nommé "Santa Theresa" puis on devait marcher plus ou moins vers le sud. Mais en demandant notre chemin plusieurs fois, on a eu du mal à suivre des indications pas claires et parfois contradictoires.


C'était finalement vraiment pas loin, il fallait emprunter une route qui montait un peu et on y arrivait. C'est un peu décevant; l'aqueduc n'est pas mis en valeur. Il longe la route sur toute sa longueur, sauf là où on a débouché, où il bordait un tout petit parc. Difficile d'avoir beaucoup de recul pour prendre une belle photo.


Par contre, les jardins San Anton sont vraiment très près, à environ 10 minutes à pied. Il suffit de suivre l'aqueduc puis de tourner à droite quand vous croisez une rue beaucoup plus large que les précédentes, avec un terre-plein central arboré. L'entrée des jardins vous accueille au bout de la rue, qui est assez courte.

 

Ces jardins entourent le palais San Anton, une des résidences du président. Ils sont grands, avec beaucoup de fleurs et d'arbres intéressants. Le palais n'est pas visitable; on ne fait que traverser une cour intérieure, où sont exposés des portraits des présidents précédents. On a eu la bonne surprise d'y voir une femme; d'ailleurs, une autre femme a été élue l'an passé.

 

Il y a également un labyrinthe intéressant, car les haies sont presque assez hautes pour rendre la tâche pas si facile à un adulte.


Alors qu'on croit avoir fini la visite, d'autres jardins s'offrent encore à la visite, de l'autre côté du palais. Ils sont plantés principalement d'espèces comestibles, et présentent donc un grand intérêt éducatif.

 

C'est un endroit idéal pour se reposer et manger son sandwich avant d'embarquer pour la suite des aventures, au milieu des fontaines, des paons et des arbres hérissés d'épines...


Par la suite, on voulait rejoindre Rabat; à ne pas confondre avec celle sur Gozo, qui s'appelle aussi Victoria. La Rabat de Malte est accolée à une ville fortifiée qui s'appelle Mdina.
En attendant le bus, on est tombées sur une belle église au toit abîmé. Il s'agit de St. Mary's Parish Church.


À Rabat, on a d'abord visité le musée romain, aussi appelée Domus Romana puisqu'il comprend des restes d'une villa romaine. Le musée a donc été spécialement conçu pour ressembler à la villa telle qu'elle était.


Les informations, autant que les pièces exposées, sont très complètes. On plonge dans l'histoire de la Malte romaine tout en ayant un aperçu très détaillé de la vie d'alors, que ce soit au niveau de l'habillement ou de l'alimentation par exemple. Cependant, le clou du musée est sans équivoque les mosaïques d'époque.

 

À l'extérieur, les arbres plantés sont ceux qui étaient présents à l'époque romaine, tels cet oranger, ou encore un cyprès ("sandarac gum tree" en anglais) dont la résine était utilisée pour faire des laques ou encore pour préserver les peintures.


On a ensuite visité Mdina; la ville fortifiée est très jolie. Comme on était encore hors saison, c'était assez calme, ce qui rendait la promenade très agréable.

vues de la citadelle/la cathédrale de Mdina/musée d'histoire naturelle/dans les dédales de la ville
vue depuis la citadelle (côté Nord)

On s'est arrêtées au salon de thé Fontanella pour se remplir de bons gâteaux et de boissons chaudes -comme bien souvent durant ce séjour, le vent soufflait, fort et froid.


On a poursuivi nos errances dans la ville jusqu'à ce qu'il soit l'heure de prendre le bus. La ville est petite mais charmante, avec des ruelles qui s'enroulent n'importe comment. On prend plaisir à faire semblant de s'y perdre et à observer les petits détails secrets qu'elles recèlent.

 
 

C'était tout pour cette journée-là; la journée suivante, on a poussé jusqu'à la côte Ouest :


On a débuté notre périple du jour par un arrêt à la rotonde de Mosta; en fait on y était passés lors de la journée précédente mais elle était fermée. On en avait fait le tour mais les heures d'ouverture n'apparaissaient nulle part.


Le soir même, en regardant sur Internet, on a décidé que ça valait le coup d'en voir l'intérieur. On a trouvé les horaires sur un blogue de voyageur et on s'est organisées pour y arriver à une heure adéquate.


On n'a pas été déçues; l'intérieur du dôme est imposant et magnifique. La rotonde est très éclairée et rend le lieur accueillant. La décoration a un côté fastueux mais sans être pompeux. C'était un petit détour qui valait le coup !

Bottegin Palazzo Xara
On a mangé à Rabat puisqu'on devait y faire un changement de bus; on a choisi le restaurant Bottegin Palazzo Xara, où ma sœur a choisi une salade tandis que je testais un plat traditionnel, les bragioli. Il s'agit de roulés de bœuf cuits dans une sauce au vin rouge. Délicieux !


On est ensuite allées au falaises de Dingli. Un bus vous pose sur la route panoramique qui suit la côte; on peut visiter le centre d'interprétation. On passe près d'un radar, puis d'une église.

 
 

Au large des falaises, on aperçoit au loin l'île, inhabitée, de Filfla.


On a ensuite pris un petit chemin pour tenter de trouver les traces de Clapham junction, un site préhistorique présentant des traces de routes dans le roc. On a passé des arbustes en fleurs et des prés parsemés de coquelicots.

 

On est arrivées sur un chemin qui semblait mener à une carrière en exploitation; un peu tannées de chercher, on a alors cherché à rejoindre les jardins du Bosquet; finalement, on était vraiment passées près : en fait, on cherchait dans le champ en vert en haut de la photo -on ne voulait pas trop s'aventurer près de la maison pour ne pas dérange. En outre, comme on était au printemps, les voies devaient être passablement recouvertes d'herbe et donc difficiles à repérer. L'été étant sec, vous aurez plus de chance de ne pas les rater si vous allez à cette période !


Les jardins du Bosquet représentent le seul endroit arboré de l'île. Au centre se trouve le palais Verdala, résidence d'été du président et donc, comme le palais San Anton, non accessible au public.

 

Pour le retour, comme d'habitude, on a raté le bus et le suivant passait 55 minutes plus tard. Le seul truc sympa qui s'est passé pendant toutes ces minutes d'attente sont ces 2 carrioles qu'on vu passer.


C'en est tout pour nos aventures maltaises ! Côté souvenirs, j'ai rapporté notamment une confiture de figue de Barbarie; je n'avais aucune idée si j'allais aimer. Eh bien c'est complètement dégueulasse !! Ça goûte fort le bonbon, au point que ça m'a levé le cœur. Le fruit lui-même doit être plus plaisant à manger car moins concentré en goût.


J'ai aussi acheté des gâteaux traditionnels, des Kwareżimal, généralement préparés pour Pâques, à base d'amandes et d'orange. Un délice !


Si ces différents billets vous ont donné envie de visiter Malte, n'hésitez pas à me demander plus de renseignements ! Personnellement, j'ai adoré les paysages et la bouffe. En outre, le coût de la vie n'est pas très élevé, ce qui en fait une destination à prix doux. Par contre, pressées par le temps, on n'a pas trop essayé de se mêler à la vie quotidienne des gens; un séjour en gîte permettrait un meilleur aperçu de la réalité des habitants, et des discussions probablement intéressantes sur leur perception de leur propre culture.
Bon voyage !

jeudi 5 février 2015

Anatomie d'une recette

Une recette, ça part d'un ensemble d'ingrédients que l'on combine de façon plus ou moins créative... Finalement, c'est comme un jeu ! Ainsi, pour son projet de graduation à l’Académie Artemis à Amsterdam, l'artiste Leonie Anholts a créé un jeu de dominos avec de la bouffe.


Différents ingrédients sont immédiatement reconnaissables, tels que le persil, le safran, mais aussi un insecte... Un livret est fourni avec le jeu, qui présente différentes recettes qu'on peut réaliser avec les ingrédients proposés.


L'idée est que le gagnant, c'est-à-dire le joueur qui, le premier, a utilisé tous ses dominos, choisisse la recette à réaliser le soir même, qui doit comporter le dernier ingrédient qu'il a joué.


Ainsi, la bouffe retrouve son rôle socialisateur puisque le prélude au repas est un jeu qui permet de réunir tout le monde. En outre, l'éternelle question "qu'est-ce qu'on mange ce soir?" ne se pose plus... jusqu'à ce qu'on ait épuisé toutes les recettes du livre...


...en théorie seulement, car ce projet n'est pas commercialisé. Il s'agit néanmoins d'une idée charmante; ludique et original, le domino-bouffe est en outre incroyablement beau. Personnellement, j'aimerais beaucoup en avoir un jeu dans ma cuisine, car cela ferait une déco fantastique !